Vous partez du complexe sportif d'Hauteville-Lompnes ; la jolie petite route qui vous conduit à l'étang des Lésines favorise l'échauffement de cette magnifique machine ... votre corps. Vous longez le plan d'eau un court instant puis traversez un pré jusqu'au sentier se trouvant en lisière de forêt ; vous prenez ensuite sous de magnifiques résineux, la direction du sud jusqu'aux vestiges de la "Grange du Load" ; à ce niveau là vous amorcez un virage à 180° et arpentez désormais le G.R. (Tour du Valromey, direction plein nord) les plis du terrain ne constituent pas encore un problème bien au contraire, vous les consommez avec une certaine délectation.

A Nantuy, un ravitaillement vous attend ; maintenant, changement de décors, aux conifères se substituent les taillis et les bosses succèdent aux bosses ; le sentier est ravissant, voici la "pente aux loups" puis les magnifiques falaises qui surplombent la vallée où se blottit le joli petit village de Chaley.

Les chênes vous prodiguent à cet endroit l'ombre dont vous avez tant besoin afin "d'avaler" les rudes protubérances du chemin. Puis se profile le "bois d'Esclaz" et en son sein le second ravitaillement qui stoppera l'hypoglycémie que vous sentez poindre. N'hésitez pas à vous restaurer car le kilomètre qu'il annonce est particulièrement accidenté. La beauté du sous bois constitue un antidote pour vos cuisses qui commencent à devenir bien dures. Vous parvenez au point culminant du parcours (890 m) et plongez à l'est sur La Ragiaz par ce fragment du G.R. redoutable par les lacets et les aspérités qui le jalonnent. Le hameau apparaît, serein, paisible ; virage à droite avant le calvaire, 60 m, 50 m, 40 m, puis 30, 20, 10 et enfin la possibilité de s'alimenter et de se rafraîchir au km 10.

Dès lors, votre foulée s'allonge, autour de vous les pâtures ont résisté à l'avancée de la forêt et le soleil inonde un chemin maintenant plus large. A nouveau quelques zones ombragées et la descente qui relie "Sous la Roche" à Nantuy. Le ravitaillement est encore en place et si la fatigue se manifeste vous pouvez vous arrêter de nouveau ...

A l'intersection de la D21 menace la dernière difficulté, un "coup de cul" de 800 m que vous appréciez car il vous reste, à n'en pas douter, les réserves suffisantes pour l'absorber avec rage et détermination. Dès lors, le secteur de faux plat qui vous sépare de l'arrivée n'est qu'une formalité, la sono vous rend hommage et vous franchissez comblé la ligne d'arrivée sous les "vivas" des spectateurs. "Les Mulots"* vous feront une aubade dont ils ont le secret.

Henri Bidal

* "Mulot" : musicien virtuose mais néanmoins sympathique parfaitement intégré au site champêtre dans lequel vous avez évolué.